Hier soir, Le Monde rapportait dans un article une information pour le moins… pas étonnante du tout.
Terroristes, résistants ou martyrs ?
On entend souvent dire que “le terroriste de l’un est le combattant de liberté d’une autre”. Cette phrase est absurde.
Démontrons cela de façon très simple : Il est facile de comprendre et de sympathiser avec les Français qui ont lutté contre l’occupation allemande pendant la Seconde Guerre Mondiale, et qui sont d’ailleurs appelés résistants . L’on considère par contre comme terroristes les membres du FLN qui sont allés poser des bombes dans des cafés à Alger en 1956.
Quelle est la différence fondamentale entre les deux ? Elle est simple et marque la ligne rouge qui différencie résistance et terrorisme : les résistants français se sont attaqués à des cibles militaires et para-militaires allemands, alors que les membres du “réseau bombes” d’Alger se sont attaqués à des cibles civiles. Si le FLN s’était contenté d’attaquer seulement des militaires/para-militaires, l’histoire eût été différente.
Une personne qui attaque de façon délibérée des civils innocents n’est pas un combattant de la liberté mais un T-E-R-R-O-R-I-S-T-E.
Une exception palestinienne ?
Cela étant établi, nous pouvons revenir au coeur du sujet. Ainsi, comme le rapporte Le Monde :
L’exposition est visible à la maison des artistes de Béthanie, lieu culturel berlinois alternatif, dans le quartier de Kreuzberg, et présente 20 figures historiques présentées comme des martyrs, des personnes « mortes pour leurs convictions ». A propos de d’Ismaël Omar Mostefaï, l’audioguide fourni par l’exposition précise qu’il « croyait qu’il devait se sacrifier dans la lutte contre la culture occidentale ».
Pour faire bonne mesure, le portrait d’Ismaël Omar Mostefaïe côtoie ceux de Mohammed Atta, le chef du commando du 11-Septembre, d’Ibrahim et Khalid El-Bakraoui, auteurs des attentats-suicides de Bruxelles, le 22 mars 2016, ou d’une adolescente kamikaze daguestanaise, auteure d’un attentat dans le métro de Moscou en 2010.
Cette exposition a provoqué à juste titre l’indignation de la France et de l’Allemagne :
Si la France dénonce “avec force toute la confusion ainsi faite entre martyre et terrorisme“, il faut alors que cette position soit appliquée à tous les cas de confusion entre martyre et terrorisme.
Prenons le cas par exemple de Marwan Barghouti, citoyen d’honneur de Stains et terroriste palestinien.
- 12 juin 2001 – Le meurtre d’un moine grec orthodoxe sur la route de Ma’ale Adumim.
- 17 janvier 2002 – La fusillade à une Bar Mitzvah dans une salle de fête à Hadera. Six israéliens ont été tués, et 26 autres blessés.
- 22 janvier 2002 – La fusillade de la rue Jaffa à Jérusalem. Deux israéliens ont été tués, 37 autres blessés.
- 25 février 2002 – La fusillade dans le quartier résidentiel de Neve Ya’akov à Jérusalem. Une policière israélienne a été tuée, et 9 autres israéliens blessés.
- 27 février 2002 – Le meurtre d’un Israélien dans une usine de café dans la zone industrielle de Atarot à Jérusalem.
- 5 mars 2002 – La fusillade au restaurant Tel Aviv Seafood. Trois israéliens ont été tués, et 31 autres blessés.
Voici pourtant comment il est présenté dans une dépêche de l’AFP :
Si la France ou n’importe quel autre pays luttant contre le terrorisme, doit condamner celui-ci de façon universelle et sous toutes ses formes. Cela ne veut pas dire ne pas sympathiser avec les aspirations nationales du peuple palestinien, mais condamner l’usage de la violence aveugle contre les civils.
Aujourd’hui plus que jamais, nous devons exiger des médias une totale cohérence dans leurs propos. Et cela signifie employer le mot “terroriste” sans différencier entre la cause, la nationalité, l’ethnie ou la religion d’une personne.