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Double amputé palestinien tué à Gaza : les médias sont incapables de faire la lumière sur son passé

Israël est accusé d’avoir tué Ibrahim Abou Thouraïa, un Palestinien amputé des deux membres inférieurs, alors qu’il manifestait près de la barrière de sécurité entre Israël et Gaza. Tsahal a contesté cette allégation, en répondant…

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Israël est accusé d’avoir tué Ibrahim Abou Thouraïa, un Palestinien amputé des deux membres inférieurs, alors qu’il manifestait près de la barrière de sécurité entre Israël et Gaza. Tsahal a contesté cette allégation, en répondant que ses soldats n’avaient pas tirés à balles réelles vers Abou Thouraïa.

Parce que le Hamas refuse pour l’instant de publier les conclusions de l’autopsie (si autopsie il y a eue) il n’est pas possible pour HonestReporting, ou n’importe qui d’autre, d’être entièrement certains des causes de sa mort. Quoi qu’il en soit, la perte d’une vie humaine est tragique.

Il existe pourtant de nombreuses incohérences dans l’histoire d’Ibrahim Abou Thouraïa que les médias ont l’obligation professionnelle de rapporter (une obligation qu’ils ont ignoré jusqu’à présent). En particulier, il y a au moins six histoires contradictoires sur la façon dont Abou Thouraïa a perdu ses jambes en premier lieu :

  • Associated Press (AP) rapporte qu’il “a perdu ses jambes dans une frappe aérienne israélienne pendant une guerre en 2008 entre Israël et le Hamas. Selons ses proches, il prenait part à l’évacuation des personnes suite à une frappe aérienne quand il a lui-même été touché.”
  • “Il a été blessé en 2008 quand un hélicoptère israélien l’a ciblé après qu’il ait baissé le drapeau israélien et hissé le drapeau palestinien le long de la frontière”, a dit son frère Samir à l’AFP.
  • Le Monde rapporte qu’il a été atteint par des éclats de missiles à l’est du camp de refugié de Bourej en avril 2008.
  • Il “a été atteint par un obus israélien. Il a perdu ses deux jambes ainsi qu’un oeil” en décembre 2008 selon la légende d’une photo APA.
  • Il a été “bombardé dans sa maison” selon CJ Werleman de MiddleEastEye.
  • Une publication irlandaise rapportant que les Amis Irlandais de la Palestine lui ont fait don d’un fauteuil roulant électrique prétend “qu’Ibrahim travaillait sur un chalutier quand il a été touché par un missile israélien en décembre 2008. Huit personnes présentes à bord ont été tuées et Ibrahim a perdu ses deux jambes.

Si on lit avec attention les rapports ci-dessus, il apparaît que la propre famille d’Abou Thouraïa (son frère, son père et Abou Thouraïa lui-même) ont raconté au moins quatre histoires différentes et contradictoires sur la façon dont il a perdu ses jambes.

Où est-ce que cela est arrivé ?

(a) Le long de la barrière de sécurité frontalière ; (b) à l’est du camp de réfugié de Bourej ; (c) dans sa maison ; ou bien (d) à bord d’un chalutier ?

Il est fort improbable qu’Israël ait lancé une frappe aérienne qui aurait risqué d’endommager sa propre bordure de sécurité, sans même mentionner que cibler une seule personne brandissant un drapeau palestinien ne nécessiterait sans doute pas l’utilisation d’un missile.

Est-il possible qu’Abou Thouraïa ait été le seul survivant d’une frappe aérienne israélienne contre un chalutier ? Israël utilise ses navires pour intercepter les bateaux gazaouis suspects. Et de ce que nous savons, il n’y a jamais eu de frappe aérienne israélienne contre un chalutier gazaoui.

Comment est-ce que cela est arrivé ?

(a) Une frappe aérienne israélienne  i.e un missile ; ou (b) un obus d’artillerie israélien ?

Les frappes aériennes sont lancées, comme on pourrait s’y attendre, depuis des avions. Les obus d’artilleries sont en général tirés depuis le sol.

Créer une icône palestinienne

Les Palestiniens et les activistes anti-israéliens (et d’une certaine façon, les médias) dépeignent déjà Abou Thouraïa comme une l’icône des victimes de la malveillance israélienne. Le symbole est favorisé au détriment des faits concrets.

Par exemple, le chroniqueur du journal israélien Haaretz, Gideon Levy, déplore que Abou Thouraïa “se déplaçait dans un vieux  fauteuil roulant, pas un fauteil roulant électrique, dans les allées couvertes de sables de son camp” (la faute d’Israël bien sûr). Pourtant, il possédait bien un fauteuil roulant électrique qui lui avait été offert en 2013 par les Amis Irlandais de la Palestine.

Plus de questions que de réponses

Nous ne voulons pas minimiser la mort d’Ibrahim Abou Thouraïa. Toutefois, il existe trop de questions sans réponses au sujet de sa vie et des circonstances de sa mort.

Pourquoi y a-t-il plusieurs versions de la façon dont il a perdu ses jambes ? Pourquoi lui et sa propre famille en font-ils des récits aussi différents ? La seule constante dans toutes ces histoires est qu’Israël est tenu comme reponsable.

Au vu de la couverture médiatique importante autour de sa mort, pourquoi les médias n’ont-ils pas questionné les récits contradictoires, et Abou Thouraïa est-il plus que la prétendue victime innocente en fauteuil roulant d’une balle de Tsahal ?

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